Je me sens prête à coucher par écrit tout ce qui s’est passé ce jour ou ma vie à définitivement changé. Bien entendu c’est avant tout pour avoir un souvenir des détails tant que tout est encore frais dans ma mémoire, il n ‘y a pas grand intérêt pour celles qui attendent, et je tiens à préciser pour celles qui sont enceintes que mon accouchement n’a pas été facile, alors je ne voudrais pas vous décourager.
Fin des avertissements 😄
Je resitue. Nous sommes le 3 juin date de mon terme theorique, il ne s’est tjrs rien passé. Je vais à la maternité pour contrôler, je suis à 41 SA je n’ai presque pas de contraction. Je suis un peu angoissée car pour moi le dépassement de terme est synonyme de complications plus fréquentes (oui tjrs mon esprit scientifique qui ne me lâche pas). En effet il y a quand même plus de risque de souffrance aiguë à cause du placenta qui est en bout de course entre autre. Bref.
Je tente de négocier un petit déclenchement (je sais jai pas honte) même si je préférerais qu’il arrive par lui même -le bebe- mais on me renvoie à la maison avec pour ordre de marcher et B***** (véridique).
Dans les jours qui suivent j’ai des contrôles monito. Le dimanche matin je me lève avec la sensation que bébé ne bouge plus, je me paye une crise d’angoisse monumentale et je fonce aux urgences ou on me rassure, mais on n’accepte tjrs pas de me déclencher. (col ouvert à 1 à peine). Le soir même aux toilettes j’ai l’impression de perdre du liquide, je fonce le dire à mon mari en pensant ça y est chouetttttte. Mais un contrôle à la mater plus tard on me répondra que ce sont, je cite « des pertes physiologiques de fin de grossesse ». Hum hum. Une ptite flaque c’est quand même de la bonne perte ça, mais soit, c’est vous les patronnes.
J’ai mon rdv de déclenchement le mardi matin à 9h, je serai à 41 SA+5. Well, mon col c’est de la baramine. Jsuis plutôt fière en fait en y repensant.
Lundi soir, mon frère a prévu de oasser dîner, le dernier sans bébé en théorie. Je fais une petite sieste mais je ne dors pas longtemps, je suis réveillée par une douleur de règles qui a cessé en me réveillant. Je souris en me disant que ce serait un sacré farceur de m’avoir fait croire au déclenchement jusqu’au bout.
On commence à cuisiner avec ma mère et vraiment je ressens encore cette douleur. Je n’y prête pas attention, ça doit être psychologique.
Mais assez rapidement la douleur revient et se dessine plus franchement. Mon frère me dit en rigolant « attends au moins qu’on ait fini de dîner je suis pas venu pour rien »… Et ben si mon vieux tonton, t’en verra pas la couleur du dîner !
La douleur est maintenant bien identifiable et revient toutes les 2 min 30 avec une régularité déconcertante. Tout le monde a sorti les chronos à la maison je trouve ça franchement touchant, mais je commence à avoir mal. Et peur. Genre en 1h de temps elles sont déjà toutes les 2 min et de plus en plus fortes, je réalise à peine que je viens de me mettre en travail in extremis et je dis à mon mari aller on y va, j’ai trop peur de pondre chez moi à cette allure, naïve que je suis……
Sur le trajet j’essaye de souffler mais sérieux c’est d’la flûuuuuuute ces histoires de souffler mes fesses ouais je gerais rien du tout!!!
J’arrive à la mater je suis sûre que je suis dilatée genre à 3-4 vu comment j’ai mal. Je tombe sur ma sf préférée je suis ravie, on avait eu un vrai coup de coeur au cours d’un monito précédent.
Je lui crie je vous veux vous! Comme si j’étais Mika dans The Voice et après avoir éclaté de rire elle accepte. (ouais Jsais j’ai trop fait ma diva).
Elle me pose le monito, et on voit bien le rythme des contractions régulières et intenses, elle m’examine…… Je suis à 1 cm large. WTF ????
Elle voit bien que j’ai mal elle me met un morphinique dans la perfusion ce qui va joyeusement me faire planer (trop bon souvenir).
J’en ai profité pour offrir ma « Papa Box » à mon mari a ce moment là, choix peu judicieux puisque j’etais tellement chlague que je me souviens à peine de ses réactions face aux petits cadeaux de la boîte. Bref. Je sonne. La douleur s’intensifie. Elle me dit Ok pour la péri, ce qu’ils appellent une péri d’attente / déambulatoire.
Je suis troooop happy !!!!! Je vais avoir la péri j’aurai plus mal, je vais accoucher, cuicui les ptit zozios!!!!! Naïve que je suis bis.
L’anesthésiste est jeune et fraîche, elle me parle de mes études en tant que consoeur mais j’ai juste envie de lui dire ta gueule et pique mdr je suid méchante mais j’ai maaaal. Elle pique je sens à peine. Je réalise pas que je viens d’avoir ma peri synonyme pour moi de « ça y est, je vais accoucher ».
En 5-10 min C’est juste magique, plus aucune douleur, je peux bouger mes jambes elle est parfaite. Il est 23h ou minuit, demain matin ou midi notre bébé sera la, au plus grand des calmes. Naïve que je suis, bon bref…
La sf revient au petit matin, et la je suis passée de 1 à… 2cm. No coment. Elle me dit que c’est normal, primipare bla bla bla qu’elle me laisse à une collègue pour la suite et me souhaite bonne chance.
A l’examen suivant, la collègue vient faire le point et se rend compte que jai rompu la poche des eaux. Mais le lisuide amniotique est teinté, ce qui signifie que bébé commence à ne plus être à l’aise. Début de l’angoisse pour moi. On décide donc de me poser du syntocinon, produit en perfusion qui accélère et intensifie les contractions.
12h: Je suis à 3cm, déjà 12h de travail. Le synto est régulièrement augmenté mais pas bcp efficace.
15h toujours au même stade, mais je commence à avoir de la fièvre. Beaucoup de fievre. Le liquide est meconial ce qui signifie que bébé « souffre » encore un peu plus.
Je fais une première crise de nerfs je réclame la césarienne: le travail n’avance pas et j’ai peur pour mon bébé, il va finir par s’infecter. On me répond que je vais avoir des antibiotiques, et que la fièvre n’est pas une raison pour aller à la cesar. La voie basse coûte que coûte.
Ca tombe bien je viens de passer à 4 cm.
Mais le cauchemar commence réellement maintenant. Un problème de cathéter de péri et brusquement l’effet s’arrete. Je ressens toutes les contractions avec le synti qui est au maximum c’est la pire douleur que je n’ai jamais connu, je crie je pleure j’implore qu’on m’endorme qu’on m’enleve cette douleur qui me faisait tellement peur pendant (et avant) la grossesse.
On appelle l’anesthésiste en urgence qui pousse un produit à même le cathéter, ce qui me soulage en 5 min. Je ne sens plus du tout mes jambes mais peu importe cetait trop horrible.
Il est 18h je reçois la visite de l’obstetricienne qui vient me dire que c’est laborieux (sans blague?!) Et que en plus de la fièvre, j’ai bcp de tension ce qui ne leur plaît pas bcp.
C’est donc ça l’affreuse migraine !…
Je redemande pour la cesar elle me dit que mon col est à 6 alors on y croit et on lâche rien.
Elle reviendra de nouveau quelques temps après, cette fois c’est le rythme de bébé qui a changé. « il réagit moins ».
Comment ça?!!! Je re pète une durite en demandant ce qu’ils attendent pour faire la cesar, que mon bébé soit vraiment en souffrance ?? On me dit qu’on va lui faire un examen à travers mon col (qui est à 7-8) qui consiste à prélever une petite goutte de son sang au niveau de SA tête (oui,oui on appelle ça un pH au scalp…) pour l’analyser et vérifier son oxygènation. J’ai juste l’impression de vivre un cauchemar mais je dois me résoudre à laisser faire, je suis patiente…
L’analyse est finalement bonne, on continue…
Entre temps le cathéter de péri m’aura relâchée brutalement 3 autres fois, sans réelle explication et malgré une tentative de repose. Ces douleurs resteront à jamais gravées… Une pensée à toutes ces femmes qui n’ont pas accès aux antalgiques…
21h. Je suis à 8 mais le rythme de bébé refait des siennes. J’ai de nouveau droit à un deuxième pH au scalp. Je serre les dents jai tellement peur pour mon bébé. J’ai tellement l’impression qu’on fait n’importe quoi mais je me sens impuissante!!! Je m’en fous de la voie basse, ça sera peut être mon seul enfant alors qu’importe l’uterus cicatriciel je veux qu’il aille bien!!!
Je pleure, mon mari est la depuis le début, il ne sait pas trop quoi faire. Mes collègues pédiatres sont descendus me voir et discuter avec les sf mais ils n’ont pas le pouvoir de décider non plus. Ils tentent de me rassurer et me disent d’arreter de réfléchir.
22h. Je suis à 9cm depuis un moment. J’ai repris espoir, 9 cm! Je suis quasi à dilatation complète je vais avoir mon bébé et ma voie basse ouf.
Mais la gyneco débarque. Et elle a l’air franchement pressée d’un coup. Elle me dit « on s’installe et on voit comment vous poussez, ça peut peut être le faire »
Je m’exécute, hyper motivée. Elle me dit vous poussez très bien mais il y a un bout de col sui ne veut pas céder et votre bébé est vraiment trop haut. Je vous laisse 30 min, si rien à change, on passe au bloc.
Ok. 30 min. Je m’endors je suis explosee.
Je suis réveillée par sa voix j’ai l’impression que seules 5 min viennent de s’ecouler. On réessaye de pousser. Mais bébé s’est remis tout en haut et je suis tjrs à 9……..
En 10 min Je suis transférée et installée au bloc, mon mari a le droit de rentrer je suis tellement soulagee, nous allons découvrir notre bébé ensemble et pas séparément.
Tout va très vite j’entends tout, je sens que ça farfouille ça tire et d’un coup j’entends un cri.
Je pleure instantanément en me disant que mon bébé a pleuré donc il va bien, je pleure je sanglotte et la sf apparaît de derrière les champs avec lui, je pleure super fort je lui fais des bisous je lui dis que je l’aime à la folie au moins 10 fois, je n’arrive pas à voir le sexe je dis à mon mari « alors? Je vois rien! » il me réponds les larmes aux yeux c’est un garcon !
Je pleure encore et encore et je les vois s’eloigner, la sf, mon mari et mon fils…
L’anesthésiste me fait finalement une anesth générale car le cathéter lâche une ultime fois, et je m’endors sur cette vision de mon tout petit avec son papa……..